Philia : chœur à chœurs



Grandes orgues et chœurs en liesse


un concert unique
à l’Église Saint-Sulpice

mardi 24 juin 2025 à 20h

Franck · Vierne · Duruflé




  Compositeurs


Mardi 24 juin à l’Église Saint-Sulpice, l’association Philia : chœur à chœurs vous invite à (re)découvrir 3 œuvres majeures des organistes compositeurs :

   

César Franck

 (1822-1890)

 
    Dextera Domini
César Franck
Né en Belgique, pianiste prodige, il émigre à Paris avec sa famille, à l’âge de 12 ans. Tout en se produisant en concert, élève brillant,  il remporte le premier prix de piano du Conservatoire à 16 ans. Dès ce moment, il partage son temps entre les tournées et la composition. Il rencontre Liszt qui s’enthousiasme pour ce jeune talent.
Rénovateur de la musique de chambre, quintettes et quatuors, auteur de pièces pour orchestre, piano, Opéra, Messes et Oratorios, le langage sonore de Franck prend ses sources auprès des romantiques allemands Beethoven, Schumann, et Wagner.

Ses compositions sont dotées d’une solide architecture et une très grande unité. Il emploie souvent un procédé d’écriture dit cyclique, où les mêmes thèmes sont utilisés dans plusieurs mouvements. Au-delà, l’écriture reste extrêmement mouvante et chromatique, où dominent de riches modulations.

A partir de sa nomination comme titulaire du Grand Orgue de Saint Clotilde en 1859, Franck se montre prolifique dans le domaine de la composition pour orgue.
Franck propose une fusion du style choral de l’Allemagne luthérienne avec une synthèse de tout ce qui a été écrit avant lui. Son influence se distingue par le mouvement spirituel et poétique qu’il n’aura cessé de transmettre à ses élèves lesquels formeront « la Bande à Franck ». En 1871, César Franck compose le  Dextera Domini pour l’offertoire de la messe de Pâques. Il est écrit pour soprano, ténor et basse, contrebasse et orgue, dans un mouvement Maestoso ma non lento.

L’œuvre est construite comme un gigantesque crescendo suivi de son decrescendo. Les basses ouvrent majestueusement la marche depuis les profondeurs jusqu’aux entrées successives des voix représentant la montée au ciel. Ensuite, le thème se présente assez brièvement dans une manière plus sombre et intériorisée , avant un retour dans les tonalités majeures. Ainsi la pièce ne reste pas sans mystère : on peut y sentir tour à tour l’inquiétude, la joie, la gloire et finalement la sérénité. L’œuvre se termine aux voix seules, conférant une légèreté éthérée à la musique, symbolisant, avec la hauteur des voûtes de l’église, l’accession au ciel.


   

Louis Vierne (1870-1937)


    Messe Solemnelle
Louis Vierne
En relation étroite avec le petit orgue, le Chœur vocal est placé à l’extrémité d’une diagonale sonore entre l’orgue de tribune et l’orgue de chœur de l’église ; il est un acteur actif du concerto entre les deux instruments,  porteur du texte et du sens. La technique d’écriture musicale, caractérisée par la spatialisation et les multiples plans sonores confère à la Messe solennité, grandeur et émotion.  Vierne disait fréquemment « Je n’ai eu qu’un seul but : émouvoir ».

Louis Vierne obtint le 1er prix d’orgue au Conservatoire en 1894. La composition de la Messe Solennelle débute en 1899. Lors de sa création à St. Sulpice en décembre 1901, Charles-Marie Widor était à l'orgue principal et Vierne à l'orgue du chœur. La musique, contrastée, tantôt grandiose, tantôt retenue, témoigne du climat musical à l’orée du XXème siècle. Cette œuvre compte parmi les sommets du genre de la messe avec orgue du romantisme tardif. 
Les figures rythmiques de l’accompagnement du Kyrie, du Gloria et du Sanctus, insufflent une sensation continue d’élan vers l’avant, cependant que Vierne réserve plus d’espace que Widor pour le développement thématique, et pour l’expression poétique. L’héritage de Widor plane sur certains passages, tandis que certaines sections telle le "Christe" central du premier mouvement, évoquent fortement Franck. Mais l’œuvre tout entière est indubitablement animée d’une inspiration personnelle. Après l’impressionnante solennité du Kyrie, après les triomphants Gloria et Sanctus, les mystérieuses harmonies antiphonées du Benedictus apparaissent comme complètement neuves dans la musique sacrée française de l’époque, tandis que les longues phrases de l’Agnus Dei, qui se font à nouveau écho du chœur au grand orgue, amènent l’œuvre à une conclusion merveilleusement sereine.


   

Maurice Duruflé (1902-1986)


    Requiem
Maurice Duruflé
Le compositeur, organiste titulaire de Saint Etienne du Mont, élève de Gigout et de Vierne, dont il est l’assistant à Notre Dame, écrit la partition en 1947.

Depuis sa jeunesse à la maîtrise de la cathédrale de Rouen, siège de sa vocation d’organiste, Maurice Duruflé accompagne le chant grégorien dans les liturgies, s’inspire des thèmes du plain-chant dans ses improvisations. Il excelle dans la connaissance de cette musique dont la référence est pour lui celle des moines de l’abbaye de Solesmes. Duruflé réalise ce travail de réappropriation des sources de façon magistrale en restituant toute la souplesse et la liberté de la déclamation grégorienne malgré le carcan de la mesure moderne. Son langage est riche, émaillé d’accords raffinés, magnifiant la dissonance « élégante » et la couleur des harmonies. 
Le compositeur traite le chœur avec une technique monodique grégorienne absolue et singulièrement lumineuse. Une monodie, soit une seule ligne mélodique pour les quatre groupes de choristes : sopranos, altos, ténors et basses. Une simple altération éclaire le « Luceat eis » de l’Introït pour appréhender le sentiment d’Éternité. Duruflé parle de l’art des modulations comme de « la porte du Temple où commence le mystère insondable de la musique… ». En effet l’œuvre renoue avec l’élégance mélodique et harmonique « à la française », à l’image de Fauré, Debussy, Ravel, Dukas, tous admirés par le jeune musicien normand débarquant à Paris au début des années 1920.

Ainsi, Duruflé tisse des liens unifiant passé et présent, puisant dans les sources immémoriales de la musique occidentale, pour renouveler cet héritage avec un langage personnel immédiatement identifiable.



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